S comme ... Samouraï ! (part 2)
On continue aujourd'hui la virée aux pays des samouraï, il est 14h38 heure locale, et je sors d'une semaine "de merde" puisque je me traine une otite depuis lundi dernier. Donc pas de cours pendant une semaine. Là ou certains me diront : "bah tu vas pas en cours, t'es pas content?" je répondrais NON, car pas de cours, ça veut dire aussi pas de Kendo, pas de violon, pas de vie sociale, juste mes 3 peluches pour compagnie et la journée qui s'écoule, au rythme de la fièvre. Bref, on en meurt pas. Aujourd'hui j'ai du annuler une excursion en montagne à laquelle on nous avait gracieusement invités. Ca fait juste depuis que j'ai posé les pieds au Japon que je veux faire des ballades en montagne, et ben tiens tu peux te brosser. Bon voilà je me suis plains sur des choses qui sont absolument insignifiantes dans l'absolu, maintenant je me sens d'attaque pour boucler cette article.
Monsieur le samouraï en civil
La dernière fois vous avez vu une tenue de bataille (j'aurai pu vous faire la totale avec un petit croquis et les différents noms des équipements mais ça fasait un peu trop cours d'histoire, et puis j'avais la flemme). Après vérification auprès de Toshimitsu-sensei (merci Marie!) je peux donc affirmer que les samouraïs portaient également le rouge vermillon lors des batailles. C'est certes voyant, mais quand on a des centaines de soldats qui se courent en gueulant à tout va dans une plaine, je pense qu'ils peuvent même se saper en bleu banane, ça dérangera pas. L'ensemble de l'armure (avec le kabuto : le casque) est destiné à effrayer, alors pourquoi pas en rajouter une couche avec une couleur qui pète, hm ?
Bref, quand M. Samurai est en civil dans sa petite capitale impériale (comme ce fut le cas pour la ville de Kyoto pendant près de mille ans), il porte forcément une autre tenue. D'ailleurs il s'habille rarement tout seul, car il y a tellement de noeuds et de préparatifs que l'aide d'une tierce personne est non négligeable.
Au mois de Février, lorsque nous étions à Nara, nous sommes allés faire du tourisme à Kyoto avec notre maman chérie qui nous hébergeais (Tamagawa-san), une amie à elle, et une employée de son association (prise en charge de personnes handicapées).
C'est ainsi que l'on s'est arrété dans un de ces célèbres studios de photographie, ou pour 7000 yen environ, les hommes revêtissent les habits de samurai, et les femmes se meuvent en Maiko-san (apprenti Geisha). Attraction folement touristique (et pour sûr, on est à Kyoto), mais qui a le mérite de vous faire passer un moment unique, et pour ma part, de pouvoir réaliser un petit rêve.
A la fin, tu reçois même ton petit album avec 2 photos grand format prises en studio, avec acccessoires et pauses. Mais faudra attendre mon retour pour les voir celles-là, yek yek yek.
A gauche, ma coloc et notre "maman d'accueil", quand on était à Nara, c'est elle qui nous a offert le gite pendant 3 semaines, les meilleures du séjour entier peut être. Et à droite, pauses douteuses histoire de casser un peu la "sollenité" du moment.
Et n'oubliez pas de cliquer pour agrandir, d'autres photos disponibles sur l'album dédié. Parlons maintenant de deux arts martiaux primordiaux du temps de M. Samurai, le Kyudô et le Kendo.
Nani Nani DÔ
Il faut savoir avant tout que dans les arts martiaux japonais, on en trouve beaucoup qui finissent en "dô". pourquoi cela ? Parce que que le kanji "dô" n'est ni plus ni moins que le "chemin" => 道 . Ce qui nous rammène globalement à chauque fois à un concept proche de : "la voie de ..."
合気道 合気 = rassembler & esprit Aïkidô
柔道 柔 = douceur Jyudô (Judo) (un peu difficile à cerner du premier coup)
書道 書 = écrire Shodô La voie de la calligraphie
剣道 剣 = ken, sabre Kendô La voie du sabre
弓道 弓 = yumi, arc Kyûdô La voie de l'arc
茶道 茶= sa ou cha, thé Sadô La voie du thé (cérémonie du thé)
華道 華 = ka ou hana, fleur Kadô La voie des fleurs (arrangement floral)
Une discipline telle qu'énoncée plus haut requiert en général beaucoup de discipline, d'assiduité, d'humilité, et ne se maitrise jamais totalement. Ca vous aidera sûrement à comprendre pourquoi tout ceci est relié à l'idée d'une voie, d'un chemin. Ca rigole pas hein ! Les disciplines surlignées en rouge font partie du Bushidô expliqué en partie 1.
Le kyūdō cherche à développer la connaissance de soi. Le pratiquant recherche un mouvement parfait, pour pouvoir se libérer de la technique. Un minimum de tension musculaire et un maximum d'énergie interne (気, ki). La gestuelle esthétique résulte d'une chorégraphie codifiée. Le fait d'atteindre précisément la cible est la conséquence du test que représente le tir.
Le tir se déroule en 8 phases distinctes et consécutives, appelé HASSETSU.
- ashibumi, "enracinement des pieds"
- dozukuri, "affermissement de la posture"
- yugamae, "éveil de la vigilance"
- uchiokoshi, "élévation de l'arc"
- hikiwake, "extension répartie", force aux coudes.
- kai, "union", unité entre le corps, l'esprit, le cœur, l'arc, la flèche, la cible.
- hanare, "séparation"
- zanshin, persistance de l'esprit. Cette dernière phase est suivie par un mouvement annexe yudaoshi : tout en demeurant dans le tir et dans la continuité du zanshin, l'archer abaisse l'arc pour passer à la flèche suivante.
"Si on dit du Kyudo que c'est le Zen-debout ou Zen-en-mouvement, cela tient au fait que le Kyudo offre des possibilités d'intériorisation et d'introspection semblables à la méditation Zen. Cette discipline permet de tourner avec force son regard vers l'intérieur. Le Kyudo est une pratique méditative et une voie de réalisation."
Kendô
C'est sensé être ma partie préféré puisque j'en fais. Et oui, depuis le mois d'Avril j'ai commencé à pratique "la voie de l'épée". Mais petite pause avant de continuer pasque là je suis crevé.
Méditez bien sur la vidéo qui suit, on explique tout la semaine prochaine !